Les guerres d'Italie de François 1er avaient permis la découverte de l'architecture romaine et la Renaissance provoqua un retour à l’Antiquité́ dans la décoration. Ce fut la représentation des trois ordres : dorique, ionique, corinthien... Avec des façades symétriques décorées de pilastres et de colonnes. Ce fut, entre autres, la construction des magnifiques châteaux de la Loire : Blois, Chenonceau, Chambord...
À "Viviers, Noël Albert fit refaire la façade de sa maison « à l'antique ».
La façade
Nous avons quatre niveaux de grandeur décroissante. Au rez-de-chaussée, des arcades de boutiques louées ou appartenant au propriétaire. La porte d'entrée est encadrée de colonnes doriques et surmontée de sculptures. S était d'usage d'alterner dans les frises des métopes et des triglyphes : les triglyphes sont des profondes rainures verticales et les métopes des intervalles carrés entre les triglyphes. Mais ces métopes peuvent être décorées (ici des têtes de bœufs ou bucranes parés pour le sacrifice qui se pratiquait dans l'Antiquité, et des patères, sortes de coupelles où l'on recueillait le sang de l'animal égorgé). Au-dessus du rez-de-chaussée s'aligne une frise de quatre médaillons séparés par un blason surmonté d'un heaume avec panache. Les hommes sont des capitaines barbus et de jolies femmes à la poitrine bien soulignée, leur font face. Les blasons, qui ont été martelés, représentaient les armoiries choisies par Noël Albert « un lion grimpant sur un rocher ». Les fenêtres du 1er étage sont encadrées de pilastres cannelés et des cotonnades ioniques partagent les baies en quatre parties ; elles sont surmontées de têtes de béliers aux colliers de feuillages ; c'est le rappel des animaux parés pour le sacrifice qui se pratiquait dans l'Antiquité. Entre le premier et le deuxième niveau ce sont les fameuses frises qui donnent leur nom à la « Maison des Chevaliers ». Les scènes de tournois se détachent en relief avec des chevaliers en armure sur leur monture et les vaincus renversés à terre par la lance de leurs adversaires.
Le second étage est plus ramassé, les colonnettes cannelées sont surmontées de chapiteaux composites, aux ornements à la fois ionique et corinthien.
La troisième frise consiste en rinceaux de feuillages d'acanthe. Le troisième niveau est un demi-étage encadré de personnages qui ne sont pas des caryatides car le bas du corps est pris dans une sorte de gaine : ce sont des termes.
Les travaux qui en sont à leur début devraient permettre dans un premier temps un accès à l'escalier en vis manant au premier étage avec, sa cour intérieure entourée de galeries et à la grande salle et sa cheminée au manteau décoré de chevaliers comme la façade.
Yvonne Leclère